Même si nous avons senti une mobilisation importante des académies et des rectorats ces derniers mois pour faire progresser l’inclusion à l’école des enfants en situation de handicap, et tout particulièrement les enfants avec des Troubles de spectre de l’autisme, il reste encore beaucoup d’éléments qui démontrent les écueils, parfois importants, auxquels se heurtent cette volonté.
Notamment beaucoup d’enfants qui avaient une notification d’auxiliaire de vie scolaire individuelle (AVSi) l’année précédente, se sont vus notifier une auxiliaire de vie scolaire mutualisée (AVSm) cette année, parfois au prétexte que l’enfant n’avait plus besoin d’un tel accompagnement. Sauf que, ces mêmes enfants ne sont plus accueillis sur 24h de temps scolaire comme avant mais seulement 8h, l’école ne les acceptant plus les heures où ils ne sont plus avec leur AVS. Pire, une école à demander à une maman de venir faire l’AVS de son enfant si elle voulait que son enfant soit comme l’an dernier à plein temps dans sa classe.
Cette situation surréaliste- quid du respect des enseignants, des auxiliaires de vie scolaire, des familles et sans parler de la responsabilité du directeur en cas d’incident -pose de réelles interrogations.
Après le RBNB réinventé dans le cadre du répit évoqué dans l’édito précédent, nous voyons naitre le travail déguisé au sein des écoles par des parents bénévoles prenant la place d’AVS salariés.
Alors bien sûr, les statistiques pourront montrer qu’il y a plus d’enfants scolarisés. Mais pour la plupart seulement 8h, et surtout, beaucoup moins à temps plein. Il s’agit là d’un pur effet d’optique. Comment faire plus avec les mêmes moyens ou guère plus de moyens ? C’est l’équation réalisée en cette rentrée; au détriment de ces jeunes enfants, brisant l’espoir mis dans les annonces gouvernementales de ces derniers mois.
Il est bien évident que nous pouvons nous réjouir de la promotion de l’habitat inclusif par exemple. Mais pour qui, et comment ? Et en attendant les orientations vers la Belgique vont bon train. Et les appels à projet en région sont à des niveaux insuffisants de moyen, loin des petites unités rêvées et recommandées, laissant peu de marge d’une sortie vers le haut des attentes du terrain. Nos associations, pour des raisons éthiques, ne répondent pas à ceux qui, déjà sur le papier, annonce une maltraitance institutionnelle par défaut de moyens et principalement de personnel d’encadrement.
Nous avons peu de bilan sur le déploiement à l’ensemble du territoire de la réponse accompagnée pour tous, censé à la fois recenser les besoins et apporter des réponses. Nos membres associatifs, qui sont dans les diverses instances régionales, remontent tous le même sentiment que l’équation zéro sans solution est pour l’instant inatteignable, et la politique qui semble vouloir se mettre en place et qui fait écho aux politiques libérales européenne et aux injonctions de l’ONU, font à coup sûr mettre à mal celles et ceux qui sont les plus vulnérables.
Alors en cette rentrée, j’ai plus de pensées vers toutes et tous, parents et enfants, adolescents et adultes, encore oubliés, que d’espoir en cette nouvelle stratégie.
Christine Meignien,
Présidente de la FFSA